samedi 10 mars 2012

Maison- Khalil Gibran



Et dites-moi, peuple d'Orphalese, qu'avez vous dans ces maisons ?
Que gardez-vous derrière ces portes verrouillées ?
Avez-vous la paix, la force tranquille qui révèle votre puissance ?
Avez-vous des souvenirs, ces voûtes scintillantes qui enjambent les sommets de l'esprit ?
Avez-vous la beauté, qui mène le cœur des choses façonnées dans le bois et la pierre vers la montagne sainte ?
Dites-moi, avez-vous ces choses en vos demeures ?
Ou n'avez-vous que le confort, ou la convoitise du confort, cette chose furtive qui se glisse dans la maison comme un invité, puis devient un hôte, et puis un maître ?
[...] 
Mais vous, enfants des espaces, vous dont le repos est toujours tourmenté, vous ne serez ni capturés ni domptés.V
otre maison ne sera pas une ancre, mais un mât.
Elle ne sera pas une étoffe chatoyante qui couvre une plaie, mais une paupière qui protège l'œil.
Vous ne replierez pas vos ailes afin de pouvoir franchir les portes, ni ne courberez vos têtes de sorte qu'elles ne heurtent le plafond, ni ne craindrez de respirer, de peur que les murs ne se fissurent et tombent.
Vous ne résiderez pas dans des tombes faites par les morts pour les vivants.
Et même regorgeant de magnificence et de splendeur, votre maison ne retiendra pas votre secret, ni n'abritera vos désirs.
Car ce qui est illimité en vous demeure dans le palais du ciel, dont la porte est la brume du matin, et dont les fenêtres sont les chants et les silences de la nuit.
                                                                    Khalil Gibran

source : eva baila

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup, c'est bien Le prophète n'est-ce pas ?

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  2. Oui,
    Je suis "retombée" dessus par hasard hier et ensuiite j'ai lu ton dernier texte, je trouve qu'il y a un lien :)
    bonne journée.

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