mardi 29 mai 2012

Aimer comme un jour de pluie





Il pleut, tu entres dans ta voiture,  pour remonter les vitres 
De 18h17, l'on passe à 18h18 , l'heure double.
Et lorsque tu glisses ta clef  dans le contact, la Radio s'allume et Une voix chante « I just cant stop loving you, » . La pluie s’accélère et tape contre le par-brise , la vitre se ferme, et toi tu souries . Tu as fini mais tu t'attardes  un peu, tu goutes encore les vibrations de la pluie sur la carlingue. Et cette Voix à la radio, c'est comme si toute la vie emplissait l'instant et te disait "je t'aime"  . Tu sors de la voiture , il pleut encore plus fort, le vent souffle en bourrasque.  Tu es pied nus, tu respires tellement mieux.  Pieds nus, tu accroches la terre et tu la sens sous tes pieds , humide, tendue vers le ciel ...


Tu passes le portail et  tu traverses le parfum des roses. Le vent souffle si fort que les pétales se détachent et s'envolent par dizaines . Ils recouvrent le sol d'un duvet de velours . Toi , les pieds nu sous la pluie tu avances comme une reine dans ce nuage rose. Et la terre, et le ciel entier vibre avec toi. Le tonnerre gronde, des éclairs zèbrent le ciel. Et tes pieds te disent : danse ! Danse comme tu aimes. Danse comme la terre dans le parfum des roses. 




 *

vendredi 25 mai 2012

Un pas - Gandhi


"Un pas à la fois me suffit."

 Gandhi


Hier je cherchais, mais quelle est donc cette phrase de Gandhi qui nous parle de pas.

Et aujourd'hui, que  je ne cherche plus,  je lis ces mots que le hasard  m'apporte.

Respiration



Aimer
est une distance.
L'amour nait de la distance
comme la présence se révèle  en l'absence
comme un silence   
comme un sourire qui s'oublie


Et mourir 
c'est s'ouvrir chaque instant à la vie 

Puisque

Le pas léger du silence te porte bien plus loin que tes yeux.
Regarde, tes nuits sont blanches, le soleil veille, 
ton regard courbe l'horizon mais ne fuit point, 
Lève un peu la tête afin que mes yeux nagent dans ton regard.
Le sens-tu a présent ?
Le souffle ne  retient rien.
C'est toi qui oublie de respirer, 
et ton regard se meurt noyé dans le passé.
ne retiens rien 
respire

Chute



On n'enferme pas les mots en cage,
On les met sur son porte bagage, 
Et on pédale avec le vent

lundi 21 mai 2012

Pause dans le presque



"Christian Bobin Tout est une question d’air et de respiration. C’est l’encombrement qui nous rend malhabile, et qui nous fait parfois, suffoquer. On a besoin de connaître des choses telles que l’ennui, le manque, l’absence, pour connaître la présence, la joie et l’attention pure. On a besoin d’une chose pour aller vers une autre. Par exemple, j’aime beaucoup les livres, mais j’ai remarqué que je trouvais les plus intéressants dans les toutes petites librairies perdues, qui n’en vendent que très peu ; comme si c’était là que certains livres m’attendaient depuis très longtemps. Alors que je ne les aurais pas vu dans un grand étalage, parmi mille autres choses. Cette pensée va dans le sens exactement inverse de celui qui a créé Internet. À la racine d’Internet, il y a le désir qu’on ait tout, tout de suite. Que surtout nul ne souffre plus d’un manque. Or, je pense que c’est une souffrance que d’avoir tout à sa disposition, sans intervalles. On devient soi-même comme une chose au milieu des choses. Alors qu’on a besoin que certaines vitres de la maison soient cassées. Et que le vent entre ! Besoin de certains défauts, de certains manques, de certaines brisures, pour pouvoir respirer."

"La voie scientifique vous met entre les mains des documents extrêmement nombreux, de plus en plus précis, qu’il vous faudra plus qu’une vie pour lire. Et puis, vous avez l’autre voie. Vous regardez autour de vous, vous voyez un pissenlit, et là, vous savez ce qu’il en est du soleil. Parce que la structure est la même. Le pissenlit, à mon sens, est comme un petit frère égaré du soleil. Il aime tellement son grand frère, qu’il s’est mis à lui ressembler. Dans l’infime, vous avez l’immense. La contemplation vous donne ce que l’information ne vous donnera jamais. La contemplation a besoin de s’appuyer sur du très peu, du très simple. Elle est semblable à ce royaume dont parle le Christ, qui est tout entier contenu dans un grain de sénevé."

extraits d'une interview trouvé dans le magasine Clé : http://www.cles.com/entretiens/article/trouver-le-divin-dans-le-presque




samedi 19 mai 2012

Ephémère




Il est vain de vouloir effacer les traces,
Les traces ne concernent que la surface,
Et ce qui vit à la surface est éphémère,
comment effacer l’éphémère,
se heurter au barrière du temps qui nous à fuit depuis longtemps,
se forger un rempart dans l'oubli,
un rempart pour nous protéger de quoi ?
Du passé ?
De ce que l'on voit?
De ce que l'on est ?
Où est le vivant dans cela ?
Est-il dissimulé dans les traces ?
Est-il une vision du futur ?
Ou simplement  notre nature ?
Le vivant est pur vibration de l'instant,
alors rien, 
rien n'est important,
puisque tout est-là.
Et puisque rien n'est important,
rien ne vaut qu'on ne l'efface,
rien ne vaut qu'on ne le montre
n'est important que l'importance
la liberté c'est le silence,

*
Je suis heureuse d'avoir appris à parler,
de ne plus avoir peur de m'exprimer,
des mots sont sortis de mes mains,
de ma bouche.
Et ce n'étais pas important
mais comment l'aurais-je su,
si ils étaient resté dedans :)
*

vendredi 18 mai 2012

Être et devenir - Krishnamurti


Devenir est la continuation du temps, de la douleur. "Devenir" ne contient pas "être". Être est toujours dans le présent, et être est la forme la plus haute de transformation. Devenir n'est que continuité modifiée, et il n'y a transformation radicale que dans le présent, dans "être".


Krishnamurti

source : être et conscience 2 : la piqure du scorpion

mercredi 16 mai 2012

Printemps



Nous avons tous un printemps à fleurir.


En lien avec la note précédente, (voir la réponse au commentaire de Frédéric), je vous propose un extrait d'un entretien avec Fabrice Midal, au sujet de Rilke proposé par le magasine Cles

"Soulignons le paradoxe : pour aimer, il faut entrer dans un travail que seule la solitude rend possible. Chez Rilke, cet engagement est passé par la nécessité de voyager sans cesse, sans jamais se fixer. Ses voyages en Russie, Égypte, Italie, Espagne, Suède, Suisse, et à Paris, ont joué un rôle majeur dans son œuvre et il en parle comme personne d’autre. Chaque fois, il cherche à se mettre à l’unisson d’une situation donnée, à sortir de lui-même pour mieux laisser l’espace du monde et l’espace intérieur devenir un.
Cette leçon me bouleverse d’autant plus que Rilke, comme peu d’autres hommes dans l’histoire de l’Occident, a assumé cette conviction profonde, non seulement dans ses écrits mais à chaque moment de sa vie — comme en témoigne cette anecdote. On est en 1906 et il se promène avec une amie au Jardin du Luxembourg. Devant la grille, une vieille femme mendie. Ses yeux ne se lèvent jamais vers les passants, aucune prière ne sort de ses lèvres. Elle mendie, le dos rond toujours couvert d’un fichu noir. Rilke a l’habitude de déposer dans ses mains une aumône. La vieille femme, sans lever la tête, ne dit jamais un mot de remerciement. Ce jour-là, l’amie dit à Rilke : « Elle est peut-être riche et possède une cassette comme l’Harpagon de Molière ! » Rilke ne répond que par un léger regard de reproche et poursuit jusque devant la mendiante, qui vient juste de s’installer dans sa pose sans avoir encore rien reçu. Le jeune homme s’incline alors avec respect et dépose une rose sur les genoux de la vieille dame. Celle-ci lève alors les yeux sur Rilke, et avec un geste prompt lui saisit la main, la baise. Puis elle se lève et s’en va à petits pas usés — sans mendier davantage ce jour-là. Ce fut pour la jeune femme une immense leçon. Rilke, écrirait-elle plus tard, rendait les êtres beaux, leur suggérant des gestes descendus directement de la plus haute noblesse. L’essentiel est l’amour. Mais l’amour ne se montre qu’à celui qui reconnaît qu’il ne sait pas aimer et que l’amour est toujours plus vaste que toutes nos idées ou projets, qu’il est nécessaire à chaque moment, même dans la rencontre brève avec une inconnue. Alors, pour reprendre un des mots décisifs de Rilke, il nous métamorphose."
  

lundi 14 mai 2012

Questions - Rainer Maria Rilke




"Soyez patient envers tout ce qui n'est pas résolu dans votre cœur et essayez d'aimer les questions elles-mêmes, comme si elles étaient des salles verrouillées ou des livres écrits dans une langue qui vous est étrangère. Ne cherchez pas les réponses maintenant car elles ne peuvent vous être données, vous ne seriez pas en mesure de les vivre. L'important c'est de tout vivre ! Vivez les questions maintenant ! Peut-être serez vous alors progressivement capable, sans même vous en apercevoir, de vous approcher doucement des réponses."

- Rainer Maria Rilke
Je "remonte" cette note afin d' informer  les lecteurs que j'ai regroupé  mes deux blogs dans celui-ci. ce jour.


Suspendue



Immobile,
 La lumière danse 
La matière se fait transparence.

dimanche 13 mai 2012

Page blanche


Une fleur est tombée,
Et sur la page blanche,
Les ombres semblent danser.

Embrasser la vie



Nous avons un cœur pour chanter,
Nous avons des jambes pour danser,
Et toute la vie à célébrer,
Et si Nous avons"toute une vie pour grandir"
Nous n'avons qu'aujourd'hui pour embrasser cette vie.



samedi 12 mai 2012

La force du coquillage



La force du coquillage est de savoir s'ouvrir,
 afin de découvrir la perle qui l' habite.

lundi 7 mai 2012

Les chemins de demain



Je n'étendrais pas mes ailes au reflet du miroir, pas plus que mes mots ne toucheront de leur plume la transparence du cristal. Il est tombé trop de neige et la pluie à tout emportée, la valse des nuages, et le chant des étoiles.
Il me faudrait  a présent aller à la dernière page du livre, refermer les hivers les histoires d'hier. Ainsi avancer droit vers le soleil et un pied devant l'autre.
Nous ne regarderons plus les plages de sable blanc. Nous n'écouterons plus le cri des coquillages . Et le sel sur mes lèvres n'aura plus le goût de tes rêves, tout les poissons les ont mangé.
Je te l'ai dit pose les mots comme ils te viennent, mais ne leur vole pas leur rêve. Les mots rêvent encore sur les pages d'hier pour inventer les chemins de demain.

*

La parole est d'argent, le silence est d'or, mais les vies dansent sur la musique.
A chaque instant son rythme,
A chaque jour sa couleur.


Dessus les toits





Je voulais écrire un poème, un poème de dessus les toits. Des mots qui dégringolent, comme une pluie joyeuse, qui claquent sur les tuiles, et qui chantent à tue-tête dans les rigoles du temps . Des mots qui coursent les ruisseaux au travers les plumes et le chant des oiseaux . Des mots qui font la courte échelle aux gueux et aux enfants  pour qu'ils embrassent le soleil . Des mots qui croquent la terre, ce ventre gorgé d'amour, tendu par l'impatience de s'ouvrir aux coroles parfumées des étoiles. Des mots qui tremblent de sentir la nature soulever ses voiles d'un geste délicat pour lisser le vert tendre de sa robe de soi. De ses mots que le silence enfante lorsque la  lune est pleine et que la solitude se plait à nous tenir compagnie.




Et soudain me prit l'abandon. Je me suis laissée entrainer dans cette danse légère. 



Les mots ont chantés leur prière.
Ils ont versé leurs rires dans le parfum des fleurs. 
Ils ont noyé leurs larmes dans les jardins d'hier . 
Puis enfin les mots ont souris . 

Le ciel et le vent les portaient dans leur corbeille d'argent. Ils en ont tiré la substance et tissé des habits de printemps pour couvrir leurs corps d'amour et de lumière. 
Et j'ai posé mes yeux sur les toits de l'ivresse comme une l'âme éperdue de voir cette eau si pure qu'elle  ne saurait  boire.



samedi 5 mai 2012

Responsabilité



On a toujours le choix, c'est ce que m'a dit une psy un jour après que j'ai essayé de mettre fin a mes jours. Je n'ai pas compris à l'époque, il m'a fallu 21 ans de plus pour accepter cette réalité, prendre conscience qu'a chaque instant on à le choix, et que la liberté, passe par assumer la responsabilité de ces choix qui jalonnent nos chemins de vie.
La liberté est dans la présence consciente et responsable à la vie, à nos actes, à nos pensées, à nos émotions, à nos sentiments, à nos souffrances, à nos joies, à nos peines, à nos pleins, à nos vides. La constance est dans cette présence toujours à l'intérieur, jamais à l'extérieur. Et nos racines prennent corps dans cette présence intérieure et dans cette responsabilité.
Le détachement prends corps dans cette responsabilité car on ne peut se défaire que de ce que l'on a créé.
Lorsque l'on est responsable, l'on est ni juge, ni victime, ni coupable, ni méprisant, ni complaisant, l'on est simplement conscience. Une conscience bienveillante, et en paix, qui ne nie plus ce qui est, et qui l'accepte. 

J'arrive en fin de note et je m'aperçois que j'aurais beaucoup à développer, sur comment finalement la responsabilité favorise le lâcher prise, et permet d'accepter le fait de ne pas tout contrôler, pas même ses pulsions, ni  ses émotions. Comment la liberté passe par l'acceptation. Et comment finalement l' interdépendance nourrit la liberté lorsqu'elle nous demande d'aller puiser dans cette force qu'est l'humilité.

vendredi 4 mai 2012

Imagine...


passer l 'appeau de l'ours à la machine,
 et les tendres à la fenêtre,


décrypter dans la pierre le nombril de venus,


poser  une boite à soupir derrière des volets mi-clos,


 écouter le bruit de l'eau dans la fontaine,



et quelques marches plus haut ...

photos : Saint Jean de Buèges (Herault)

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« Il faut que tu trouves un bonheur que tu n’as jamais connu, un nouveau sourire : le léger. Si tu sens un poids trop lourd, tu n’es pas sur ton chemin. Si ton fardeau te semble léger, tu es sur le chemin. Cela ne dépend que de toi. Tu ne pourras trouver ce nouveau sourire qu’en vivant la vie quotidienne avec le maximum d’intensité. »
Dialogue avec l'ange